Le responsable de l’environnement de travail est souvent assimilé à un responsable de site. Mais si ce site n’est plus le lieu unique d’exercice de l’activité professionnelle, qu’en est-il de son responsable? Il est vrai que le télétravail existait avant la crise, finalement on pourrait considérer que ce rôle n’a pas besoin d’être redéfini, et pourtant…
Dans ce webinar de 40mn, nous vous soumettons des pistes de réflexion à travers 2 études de cas fictifs qui réinterrogent les responsabilités de l’entreprise lorsque le collaborateur est en remote.
Le contexte législatif.
Les mêmes droits et obligations s’appliquent aux salariés en télétravail.
En cas d’accident, si l’employeur conteste la qualification « d’accident du travail », il lui appartient de démontrer qu’il s’agit d’un accident domestique.
L’entreprise n’a pas d’obligation de subventionner le télétravail (ordonnance Macron du 22.09.17).
Le DUER (document unique d’évaluation des risques) doit être mis à jour au vue de la situation sanitaire. Tout manquement est passible d’une amende, voire d’une condamnation en cas de contrôle.
Obligations de moyens vs obligations de résultat.
L’un des mandats du responsable de l’environnement de travail est celui de veiller à ce que le salarié bénéficie de conditions de travail correctes. En distanciel, malgré les consignes, le collaborateur reste libre de choisir sa façon de travailler. Exemple: si l’employeur met à disposition de l’employé un siège de travail pour maintenir une position ergonomique et que ce-dernier préfère travailler assis sur un tabouret dans un café, l’employeur ne peut le contraindre à utiliser le fauteuil, d’où l’absence d’obligation de résultat.
Par ailleurs, si vous avez mis en place un certain nombre de services et d’avantages au bureau, il n’est pas forcément indispensable de les « dupliquer » en dehors, mieux vaut commencer par interroger votre CSE et vos salariés par le biais d’une enquête sur leurs attentes, car celles-ci ne seront pas nécessairement les mêmes qu’avant le développement du télétravail. Vous opterez peut-être pour moins de services généralistes et plus de services sur demande ou sur mesure.
Télétravailler lorsqu’on est responsable de l’environnement de travail.
Bon nombre de missions du responsable sont facilitées par une présence sur site. Néanmoins, il est tout à fait envisageable de travailler partiellement à distance en anticipant et en priorisant les actions.
Les équipes étant soit au bureau soit ailleurs, les demandes entrantes deviennent plus difficiles à tracer et à satisfaire. Le chatbot pourrait représenter une bonne solution de ticketing et de suivi. Accessible depuis un PC ou un smartphone, il peut en outre intégrer une FAQ qui fera gagner du temps au responsable et aux salariés.
Pour les responsables qui se sentent plus à l’aise sur le terrain qu’avec les outils digitaux, la désignation d’un collègue « relais » sur site pendant les périodes de télétravail sera utile le temps de s’habituer à une nouvelle forme d’organisation.
Contribuer à préserver la culture d’entreprise.
Le responsable de l’environnement de travail fait partie des garants de la marque employeur et de la culture. Ce rôle ne dépend pas du lieu de travail; au contraire, l’ouverture au télétravail est une occasion de formaliser un « workstyle » propre à votre entreprise. Celui-ci est souvent perçu sans être écrit, adopté de manière tacite par les équipes. Il s’agit de votre façon de collaborer, de vos rituels, de toutes ces phrases qui commencent par « chez XX, on … ».
Désormais, à ceux qui télétravaillent 3 jours ou plus par semaine, il sera particulièrement nécessaire de donner un sentiment d’appartenance à une communauté. Ce workstyle s’appuie bien entendu sur les valeurs et l’ADN de l’entreprise et sera nourri par les membres de votre communauté. Exemple: si le parrainage des nouveaux arrivants fait partie de votre culture, il serait alors pertinent de choisir un parrain ayant les mêmes journées de télétravail que le parrainé de sorte à conserver des rencontres en présentiel et simplifier son intégration.
La multiplication des lieux de travail risque de rendre le quotidien du manager de l’environnement de travail plus complexe mais également plus riche car sa responsabilité ne s’arrête pas obligatoirement aux frontières du bureau.
La situation actuelle offre une opportunité de transformer ce métier, au regard des nouveaux besoins nés de l’essor du télétravail et des frontières toujours plus floues avec la DRH et la DSI.